Aussi verte qu’une herbe bien fraiche au matin d’une rosée, les
plaines occupent la totalité du centre de l’île entre les trois
cirques et du piton de la Fournaise. Le long d’une route lacet, les
plantations de cannes à sucre laissent places aux cultures
maraîchères, puis à de magnifiques fougères sauvages et aux
fuchsias. A la hauteur du Tampon, les panneaux baptisent tous les
hameaux avec des indications kilométriques. Entre la Plaine des
Cafres, le Piton des Neiges ou encore la plaine des Palmistes ;
choisissez le site que vous souhaiterez découvrir.
Des trois cirques, Cilaos est le plus impressionnant que vous ne
pourrez admirer qu’en mouillant votre catamaran
de luxe . Enchâssé entre les hauts sommets, il s’étale sur 100
km2. Au bout d’une route lacet spectaculaire, en flanc de falaise
le long de la rivière Saint-Etienne, puis traversant d’étroits
tunnels en épingle à cheveux, on arrive à Cilaos, enchâssée entre
la haute masse du piton des Neiges et celle du Grand-Bénare. 350
virages ponctuent la route qui grimpe de la Rivière Saint-Louis à
Cilaos. D’étroits passages et la chaussée glissante d’humidité
imposent une conduite prudente. A la fin du siècle dernier, les
colons s’y faisaient conduire en chaises porteurs pour profiter des
eaux thermales. Autres spécialités du lieu les lentilles, un
redoutable vin sucré et des broderies fines, dont la réputation a
franchi les limites de l’île. Enfin, on ne manquera pas de se
promener dans les rues de la petite ville, pour admirer les maisons
créoles avec leurs varangues et leurs toits ornés de lambrequins
dentelés.
Les sources thermales avaient disparu après un cyclone dans les
années 30. Trois d’entres elles ont été retrouvées et sont
exploitées par l’établissement thermale ouvert toute la semaine
sauf le mercredi après-midi. Les eaux pétillantes et chaudes sont
efficaces contre les rhumatismes et les anémies. De 8h à 12h et 14h
à 18h et de 9h à 12h et 14h à 17h le dimanche, quittez votre
yacht de luxe pour
profiter des bienfaits de l’eau thermale.
La Maison de la Broderie, elle, est une association de brodeuses
qui perpétue le talent la tradition. Un art inculqué au siècle
dernier à des religieuses bretonnes par Angèle MacAuliffe, fille
d’un médecin qui travaillait aux thermes. On peut y admirer et y
acheter des ouvrages magnifiques. Ramenez donc un petit souvenir
sur votre yacht de
luxe .
La maison du tourisme est une antenne d’information née de la
fusion du pays d’accueil de Cilaos, de la Maison de la Montagne, et
de l’Office du Tourisme ; elle diffuse une série de brochures
intelligentes et pratiques qui listent toutes les activités liées à
la montagne, parcours de canyoning, randonnées pédestres, en VTT,
et donnent des adresses de gîtes, de guides accompagnateurs et de
nombreux conseils pratiques.
Le second des grands cirques de la Réunion est un vaste jardin où
poussent à foison chouchou (christophines), bananes et cresson. La
route traverse une série de gorges, où dévalent de somptueuses
cascades : Pisse-en-l’Air, qui arrose curieusement la route,
l’interminable Voile-de-la-Mariée, visible de loin, et plus
secrètes, Ravine-Blanche, Bras-de-Caverne et Rivière-Mazerin.
Salazie a été longtemps inhabité, jusqu’à ce que des esclaves
marrons s’y réfugient. Parimi eux, Anchaing s’était évadé avec sa
femme pour se réfugier au sommet d’un piton où il pouvait
surveiller tous les environs. Ils y vécurent longtemps et eurent de
nombreux enfants. Hélas, un chasseur d’esclaves finit par les
retrouver. Salazie, c’est aussi le nom d’un petit village avec une
église parée de deux tours crénelées où le temps s’écoule
doucement. A La Mare-à-Poule-D’Eau, les petits colons blancs
s’étaient lancés dans la culture du riz. La route conduit à
Hell-Bourg, un gros village aux maisons coquettes et aux jardins
fleuris, réputés pour la qualité de son accueil. On peut y pêcher
la truite dans un parc piscicole, déguster le chouchou cuisiné de
mille façon. Et si vous le préférez, votre équipage pourra vous
cuisiner les même mets fabuleux à bord de votre
yacht de luxe .
Inaccessible par la route, le cirque de Mafate réserve ses
merveilles aux randonneurs. Sauvage et mystérieux, le cirque
tiendrait son nom d’un chef malgache nommé Mafate qui régnait sur
une troupe d’esclaves marrons devenus hors la loi. Le cirque, dont
les sommets dépassent souvent 2000 mètres, occupe 95km2 mais est
très peu peuplé : seulement 700 habitants, les descendants des
colons blancs. Trop pauvres pour rester sur la côte, ils sont venus
exploiter de maigres parcelles, se regroupant dans de petits
villages isolés, les îlets. La vie y est rude et l’illettrisme
courant, car l’école ne fonctionne pas tout les jours, le facteur
et l’infirmière se rendent d’un village à l’autre à pied, par de
rudes sentiers. En revanche l’essentiel du ravitaillement est
assuré par hélicoptère. On parle de plus en plus d’un projet de
route entre Salazie et le village de la Nouvelle. Six sentiers de
randonnées conduisent à Mafate. Il faut simplement être en bonne
condition physique car la route est longue et sportive. Ceux qui
n’osent pas entreprendre une excursion aussi longue peuvent
emprunter un hélicoptère. La promenade de luxe dans les airs est
magnifique.
Un paysage de bout du monde, sans routes, sans fils électriques,
mais avec des panneaux solaires qui équipent quelques maisons
disséminées sur des hauteurs. Les villageois sont accueillants,
mais un peu méfiants à l’égard des étrangers. La Nouvelle est
habitée par 24 familles. Le village possède une église, deux
épiceries où l’on peut trouver les denrées les plus courantes et un
restaurant près de la grande prairie où se posent les hélicoptères.
On peut, en trois heures de marche, rejoindre le tout petit îlet de
marla, le plus élevé en altitude et qui compte une dizaine de
cases. Il est dominé à l’ouest par le Grand Béhare et à l’Est par
les Trois Salazes. Grand-Place, plus important, compte plusieurs
hameaux, une église et une épicerie. Aurère possède aussi une
épicerie, ainsi qu’une coopérative et une maison forestière. C’est
un des îlets les plus anciens de Mafate.